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Présidentielles américaines : mode d'emploi

Par Mateo SZMIDT

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Qui sera le démocrate s’opposant à Donald Trump pour la présidence américaine ? Cette question anime le débat aux Etats-Unis. Les présidentielles se dérouleront en novembre, mais la course a déjà commencé en ce 3 février avec le caucus de l’Iowa. 

 

Débats télévisés mouvementés, élargissement du spectrum politique, milliardaires candidats… l’élection est sensiblement similaire à 2016, mais ne nous y trompons pas : l’édition 2020 promet d’être agitée pour les spectateurs non seulement américains, mais aussi du monde entier. Mais au juste, comment se déroule ce processus ? 

 

Des primaires démocrates non négligeables

 

Pour l’investiture d’un démocrate à la présidentielle, celui-ci doit acquérir une majorité de délégués. Ce sont des militants ou responsables du parti qui sont nommés pour représenter leur État lors de la convention nationale en juillet. Plus la population d’un Etat est importante, plus cet État aura de délégués. Par exemple, 415 délégués représenteront la Californie, contre seulement 56 pour l’Etat rural qu’est l’Iowa. 

Au total, 57 Etats et territoires organiseront des primaires ou des caucus entre le 3 février et le 6 juin. Un délégué doit voter pour le candidat qui lui est assigné lors de la convention nationale.

 

Primaire, caucus : quelle différence ?

 

Ce sont deux scrutins différents. La primaire est utilisée dans 50 États, et on y vote à bulletin secret pour son candidat favori. Pour ce qui est du caucus, utilisé dans 7 territoires, il s’agit d’une réunion physique où le vote se fait à main levée, ou debout ou assis. Dans les deux cas, les délégués sont répartis en proportion du vote attribué.

 

Qui sont les favoris parmi les démocrates ?

 

Que ce soit par rapport à l’idéologie politique ou à l’identité, chaque nouvelle élection est marquée par plus de diversité au sein des candidats démocrates. Il y a au total 11 candidats. Cependant, 6 en particulier se démarquent. Ils possèdent des objectifs similaires à un certain degré, comme celui d’écarter Trump du pouvoir en faveur de législations plus progressives. Les principaux thèmes concernent l’abolition de la peine de mort, la réduction des inégalités, l’enjeu climatique, la régulation des armes à feu, l’assurance-maladie pour tous, plus d’inclusion pour les minorités, et des lois moins strictes sur l’immigration. Cependant, il reste des différences notables entre ces candidats.

 

Joe Biden, le « frère » d’Obama

 

Il est considéré comme le favori parmi les démocrates traditionnels. Vice-président sous l’administration d’Obama et ex-candidat aux présidentielles, Joe Biden est l’homme politique le plus expérimenté. Il se présente comme relativement modéré par rapport aux autres candidats. Il est également au centre de plusieurs polémiques. Il lui a par exemple été reproché d’être trop tactile avec ses partisans, ce qui nuit à son image publique. 

 

Michael Bloomberg, le milliardaire

 

L’homme d’affaires philanthrope et ex-maire de New-York ne souhaitait à l’origine pas se présenter. Socialement progressif et économiquement conservateur, il a finalement et tardivement décidé de lancer sa campagne présidentielle en raison de la déception qu’il a éprouvé à l’égard des candidats qu’il a observés. La particularité de sa campagne, c’est qu’il la finance lui-même, et refuse les dons. 

 

Pete Buttigieg, le vétéran

 

Premier homme ouvertement gay à se présenter aux élections, c’est aussi l’ancien maire de South Bend, ville de l’Indiana, ainsi qu’un vétéran de la guerre d’Afghanistan. Par rapport aux autres candidats, il possède l’identité la plus diverse. Pourtant, son agenda reste modéré et subit souvent la critique de faire dans la demi-mesure. Malgré cela, il est rapidement devenu populaire auprès des démocrates. 

 

Bernie Sanders, le démocrate-socialiste

 

Sénateur de l’Etat du Vermont, il est de retour après sa défaite aux primaires démocrates en 2016 face à Hillary Clinton. Il est considéré comme le candidat le plus populaire : en effet, avec plus d’un million de contributeurs, il dépasse de loin tous les autres candidats en termes de quantité de dons individuels. Il a également récolté le plus d’argent, avec des fonds s’accumulant à plus de 100 millions de dollars. Son programme fait de lui le candidat le plus progressif.

 

Elizabeth Warren, la prof de Harvard

 

Sénatrice du Massachusetts et ancienne professeur de droit influente dans plusieurs universités américaines, Elizabeth Warren fait passer un message économiquement populiste et son programme est comparable à celui de Bernie Sanders. Elle se différencie cependant de lui par sa capacité à savoir faire des compromis, ce qui peut être un avantage, comme un inconvénient.

 

Andrew Yang, l’entrepreneur 

 

S’étant officiellement retiré de la course, il a décalé le débat autour de problématiques importantes. Avocat, auteur, homme politique et entrepreneur, Yang était l’outsider de la compétition. Il était le seul à proposer un revenu universel de 1000 dollars par mois et a  attiré l’attention sur les enjeux de la robotique et de l’intelligence artificielle. 

 

La fabrication du consentement : un enjeu de taille

 

En 2016, Facebook et Twitter ont été critiqués pour ne pas avoir pris de mesures significatives contre les campagnes de désinformation sur leurs plateformes. Afin de lutter contre les messages de propagande et l’intervention de gouvernements étrangers dans les élections américaines, des mesures ont été prises par les géants des réseaux sociaux.

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De gauche à droite : le militant Tom Steyer, la Sénatrice Elizabeth Warren, l’ex Vice-président Joe Biden, le Sénateur Bernie Sanders, le maire de South Bend Pete Buttigieg, et la Sénatrice Amy Klobuchar lors du débat télévisé de la primaire démocrate  à Des Moines, Iowa, 14 janvier 2020. (Shannon Stapleton/Reuters).

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