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L'affaire du siècle : l'inaction politique face au dérèglement climatique

Par C.Miloua

 

Pour la première fois en France, quatre associations s’unissent et saisissent l’État en justice pour inaction face au dérèglement climatique, mettant en cause la responsabilité de ce dernier sur la question écologique. 

 

Lors des accords de Paris, les pays s’étaient engagés à limiter le réchauffement à deux degrés d'ici 2100. Pour atteindre cet objectif, la France avait comme ambition de réduire ses émissions de CO2 de 40 % en 2030. Les chiffres montrent pourtant l’inverse : entre 2016 et 2017, les émissions ont augmenté de 1,7 %. Alors que la dernière marche pour le climat a été un succès, Emmanuel Macron n’a pas fait le déplacement à la COP24 qui se tenait en Pologne, pays où, ironiquement, l’industrie charbonnière, très polluante, est une branche fructueuse. Seulement une trentaine de dirigeants politiques étaient présents, marquant un désintérêt pour la question. À l’issue de la conférence, seul un consensus sur les respects des accords de Paris, signés en 2015, a été établi. 

 

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Euronews

Une prise de conscience citoyenne, mais pas encore politique 

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Pour Patrick Maupin, représentant de Greenpeace Bordeaux, l’un des obstacles à la création et l’application de mesure demeure dans le fait que « la compétence et le pouvoir politique ne résident plus en France, mais à un échelon supérieur, cela complexifie la prise de décision et la rend sujette à être actionnée par des intérêts financiers, industriels... ». Dans le même temps, 76 % des français estiment qu’il est urgent de prendre des mesures contre le changement climatique. Ce chiffre établit un constat troublant : alors que l’écologie fait partie des préoccupations majeures des citoyens, le gouvernement n’avance pas, ou peu. 

On pourrait remettre cette affirmation en cause au vu de l’accueil réservé à l’augmentation des taxes sur les carburants. Sur cette question, M. Maupin répond que « l’objectif est de protéger l’homme et l’environnement ». L’application d’une mesure « sans voir les conséquences sociales est donc inadaptée (...) Il n’y a pas de justice environnementale sans justice sociale ». 

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La justice : un moyen de contraindre l’État ? 

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Le 18 décembre, le collectif indépendant « On Est Prêt » lançait donc un appel de soutien à « L’affaire du siècle ». Le recours lancé pour inaction face au dérèglement climatique sous forme de pétition, soutenu par Greenpeace France, La Fondation pour la nature et l’homme, Notre affaire à tous et Oxfam France, accuse l'État de « carence fautive » et de ne pas prendre de mesures « concrètes et effectives » sur le sujet. Si l’action peut paraître surprenante, elle a porté ses fruits aux Pays-Bas, où l’Etat est condamné à réduire ses émissions de CO2 de 25 % d’ici à 2020. 

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« Il y a un certain manque de courage politique au niveau des gouvernements nationaux (...) On fait des annonces à la tribune de l’ONU mais dans les faits, les mesures nationales ne sont pas respectées » déplore Patrick Maupin, citant l’exemple de la fermeture des usines nucléaires repoussée à 2025, alors même qu’Emmanuel Macron déclarait « make our planet great again » . Face à cette mauvaise foi, la justice est peut-être la solution pour contraindre l’État et le mettre face à ses engagements, sur une question universelle et de plus en plus urgente. 

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