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LE BIG BANG ECOLOGIQUE OU LE CHAOS

Par M. Tastet

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Le JT ressemble de plus en plus à un défilé de catastrophes naturelles : Ouragan Irma, ouragan Michael, séisme en Indonésie, inondations, tsunamis, sécheresse...
Le rapport de l'UNISDR (Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes) fait le bilan des catastrophes naturelles dans le monde depuis 1995. Il souligne que 90 % sont d'origine climatique : canicules, sécheresses, inondations et tempêtes. Elles ont tué 606.000 personnes en vingt ans et en ont affecté plus de 4,1 milliards, blessées ou devenues sans-abri.

Le changement climatique est sans doute le plus grand défi de l'Humanité. Il paraît impératif de repenser notre société et notre façon de vivre afin d'éviter des désastres prévisibles.

Rabelais affirmait « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Autrement dit la science doit être soumise à la moralité pour éviter les débordements. Auparavant, le modèle industriel ne choquait guère et était moralement acceptable pour diverses raisons notamment le manque d'information et de savoir concernant ses effets néfastes l'évolution climatique ne l'est plus aujourd'hui. Il est observé une prise de conscience de l’urgence à sauver la planète. Sur le plan politique, cela se fait lentement, c’est encore très timide. Certes l'Accord final de la COP 21 sur le climat qui se déroulait à Paris a été qualifié d'historique et on ne peut le contester totalement.

D’abord cette COP 21 fut un immense progrès au regard de la déception passée du sommet de Copenhague (2009) dont l'accord était dénué d'ambition, d'engagements chiffrés, et où les négociations étaient dirigées par le tandem USA / Chine. L'Accord de Paris sur le Climat a pour mérite d'indiquer des objectifs chiffrés, des bilans réguliers, un fonds pour les pays du Sud. Les pays se sont réellement engagés à réduire leurs émissions de gaz.

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Mais cette politique internationale est insuffisante. Les Etats-Unis, second pollueur de la planète, se sont retirés de l'Accord, un Accord qui par ailleurs n'est pas contraignant.


Sur le plan interne, la politique des Etats est une politique de petits-pas que nous observons en France et qui a d'ailleurs poussé Nicolas Hulot à démissionner de son ministère.

Une prise de conscience du réchauffement climatique

Les gens réalisent l’enjeu et sont de plus en plus sensibles au réchauffement climatique, en illustre ces marches pour le climat. Aussi, les sondages démontrent de cette préoccupation grandissante.


Tous les six mois un sondage demande aux citoyens de tous les pays de l’Union européenne d’indiquer quelles sont leurs deux préoccupations majeures du moment. Le dernier sondage Eurobaromètre (printemps 2018) fait bien apparaître que le changement climatique est une préoccupation majeure, puisqu’il est cité par 11% des sondés. Cependant, il n’apparaît qu’à la sixième place derrière l’immigration (38%), le terrorisme (29%), la situation économique (18%), l’état des finances publiques (17%) et le chômage (14%). Les citoyens européens jugent le problème du réchauffement climatique comme très important mais pas prioritaire. Peut-être est-il par ailleurs incongru de mettre sur la même échelle le changement climatique et ces autres problématiques politiques et sociétales. Or désormais la politique doit être pensée au travers d'un prisme écologique.

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Le risque d'insécurité alimentaire

SOURCE: Pixabay

Les impacts du changement climatique, on le sait, se feront ou plutôt se font sentir en premier lieu et le plus durement dans les pays du Sud. C'est pourquoi la COP 21 a aboutie à la promesse d'une aide financière des Etats du Nord pour ces Etats « fragiles » pour lutter contre la hausse des températures. L'argent ne fait pas tout, il a fallu du temps pour que la communauté internationale aborde l'agriculture en lien avec l'écologie en vue de préserver la sécurité alimentaire des Etats les plus vulnérables. En effet, c'est en 2017 avec la COP 23 que l’agriculture a fait son entrée dans les documents internationaux de préservation de l’environnement Poursuivre un modèle agricole sur la base d'une production intensive non-respectueuse de l'environnement ne serait pas judicieux. L'alternative, c'est l'agro-écologie, une approche localisée et multifonctionnelle qui mêlent les préoccupations scientifiques mais aussi économiques et sociales pour bâtir des systèmes agricoles durables et accompagner leur déploiement.

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La menace de phénomènes migratoires de grande ampleur

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C'est l'exemple de l'Aquarius et le bras de fer entre la France et l'Italie, les membres de l'UE se déchirent sur la question de l'accueil des migrants. Ces tensions existantes sur la question migratoire pourraient s'exacerber dans le futur, remettant une nouvelle fois en danger l'unité de l'Europe et la stabilité du monde. Car des populations seront, à cause des conséquences directes du réchauffement climatique (manque de nourriture, inondations, vagues de chaleur, sécheresses...) dans l'obligation de quitter leur région. Le rapport de la Banque mondiale de mars 2018 évoque 143 millions de migrants climatiques d'ici à 2050. L'ONU chiffre même ces futurs flux à 1 milliard de personnes sur la même période. Alors il faudra que les dirigeants internationaux se mettent autour de la table avant que les Etats ne soient dépassés d'autant qu'il n'existe à ce jour aucun traité mondial encadrant la migration. Plutôt que le rapport de force sur cette question la coopération sera essentielle et déterminante.

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L'espoir semble cependant permis,  rien n'est perdu, mais il faut un big bang écologique. Il a fallu 150 ans pour que le climat se réchauffe de 1°C et il ne faudra que 50 ans pour que le climat de la planète se réchauffe d'un second degré. La machine s'emballe et il est temps de reprendre ses manettes, d'autant que tous les moyens pour limiter la hausse de la température terrestre : transports propres, énergies renouvelables ou encore les technologies d'émissions négatives qui permettent de capturer et stocker dans le sol d'anciennes mines nos gaz à effet de serre et de valoriser le CO2 dans des processus industriels.

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André Malraux affirmait « Le XXI ème siècle sera spirituel ou ne sera pas ».  Aujourd'hui : le XXI ème siècle sera un big bang écologique ou l'Homme ne sera plus.

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