Point de vue français
Point de vue allemand
Propos recueillis par Jeanne BLOCH-ROUDAUT
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Lyson quant à elle est une étudiante Bordelaise de 20 ans qui a décidé de partir deux semestres à Mannheim en Allemagne. Se lassant de Bordeaux et conseillée par sa soeur et ses amis elle était décidée à partir, reste à savoir où. Elle était déjà allée en Allemagne, pays qu’elle avait aimé. Elle a considéré que c’était un bon choix, une première étape avant d’aller plus loin et de faire le tour du monde.
« J’ai des potes qui viennent du monde entier »
Son accueil s’est bien déroulé : elle a participé à des réunions, on lui a distribué des sacs remplis de cadeaux … On a mis en avant les avantages de sa destination tandis qu’une organisation ERASMUS organisait des soirées et des excursions. « Au début c’est assez pratique pour rencontrer des gens ! ».
Bien qu’elle soit partie seule, elle ne se sentait pas perdue puisque sa soeur habite aussi en Allemagne. Elle y a déjà séjourné des douzaines de fois. C’est confortable ! Les rencontres se sont faites rapidement : « tu parles à quelqu’un et on t’invite à une soirée, c’est très simple de s’intégrer ! ».
Le système scolaire diffère un peu : Lyson n’a que quatre ou cinq cours par semaine et un temps libre à double tranchant : il faut faire attention à bien se mettre au travail. Toutefois les professeurs sont plus à l’écoute : « ils font des feedback à la fin des exposés, ils sont plus proches des élèves ».
Moins prise de tête
La fac publique est aussi « moins dénigrée qu’en France ». Lyson suit en effet des études de communication et si en France la voie de l’école de commerce est peut être mieux perçue, en Allemagne tout le monde passe par la fac publique qui est plus valorisée.
Pour les soirées la Bordelaise est ravie : c’est moins cher, plus simple et chaleureux ! Selon elle les Allemands de Mannheim sont moins moqueurs et négatifs : « ils font moins attention à l’apparence, ils sont plus simples et bien organisés (…) c’est moins prise de tête ! ».
Elle rencontre pleins d’étudiants, le seul problème est qu’en peu de temps il est difficile de créer des amitiés très fortes. C’est pourquoi elle conseille de voyager deux semestres pour avoir le temps de prendre ses marques et de nouer de véritables liens.
Miss baguette
Au niveau des idées reçues, elle s’est déjà fait appeler « Miss baguette » et ses retards sont qualifiés de « français » … Tandis qu’en Allemagne, le cliché de petite vie tranquille possède une part de vérité : « la vie est confortable (…) on n’y est pas confronté aux contraintes d’adultes ». Malgré les avertissements de sa soeur sur les nuances de la vie à Mannheim elle aime l’Allemagne depuis la première fois et conseillerait « carrément ! » à ses amis de suivre son exemple.
Elle ne voit que des points positifs à son expérience : « tu vois un système différent, tu as une ouverture sur le monde et tu découvres différentes cultures. J’ai une copine Coréenne qui n’avais jamais vu de déodorant ». « Tu te rends compte que dans ton petit pays tu n’es pas confronté à tout ce qu’il y a dans le monde », « en partant tu te retrouves aussi avec toi-même, sans ta famille ».
Lyson envisage de repartir un jour, elle compte même faire son Master à l’étranger !
Quoiqu’il en soit, les étudiants du monde semblent toujours se sentir bien accueillis à l’étranger !
Louise, une Allemande de 21 ans, a décidé de venir quatre mois en France, à la fois parce que ses études pour devenir professeur l’exigeaient mais aussi car elle en avait envie ainsi que pour parfaire son langage : « j’aime la vie en France et la culture Française ».
Son installation à Bordeaux s’est avérée difficile : « le CROUS ne m’a pas accepté parce que je n’avais pas de garant français. En tant qu’Allemande, il me paraît très improbable d’avoir un garant français … ». Elle a finalement trouvé un logement chez un couple de personnes âgées qui lui louent une chambre dans un bel appartement à côté des jardins publics.
Des Bordelais sympathiques
Partie seule, Louise a tout de même fait des rencontres facilement grâce aux cours de sport organisés par l’université : « au sport c’est plus facile de se faire des amis ». D’ailleurs elle précise que « les français de Bordeaux étaient très ouverts », ils sont plus empressés à vous emmener boire un verre qu’en Allemagne où les gens mettent plus de temps à proposer un rendez-vous.
Une chose en particulier l’étonne : la façon des français de célébrer le dîner, avec les différents plats qui accompagnent cette tradition.
En définitive, et même si pour elle l’université en France « ressemble plutôt à un mélange entre lycée et université » car « tout le monde est encore très jeune et se comporte en classe comme au lycée », elle conseille vivement l’expérience Erasmus. « Passer un semestre à l’étranger est une bonne expérience. Je pouvais vraiment élargir mon horizon ». Elle repart donc pour un stage de sept semaines, en Espagne cette fois !