Je suis une lectrice. Pas la plus grande, mais pas la plus petite non plus. Je me souviens enfant avoir dévoré les malheurs de Sophie, adolescente avoir lu tous les Harry Potter en quelques jours et jeune adulte d’avoir découvert Amin Maalouf, qui est désormais parmi mes auteurs favoris.
 

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A chaque moment de ma vie, à chaque humeur j'ai lu des livres. 

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Quand j’étais triste, j’ai lu Romain Gary et la Promesse de l’aube, j’ai imprimé ses mots qui résonnent encore dans ma tête « Ce que je veux dire, c’est qu’elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n’ai jamais su où aller depuis ».

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Quand j’étais heureuse, je l’avoue, j’ai lu et relu, le diable s’habille en Prada.

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J’ai lu « J’accuse » de Zola et j’ai voulu devenir journaliste, j’ai lu « Bel-Ami » de Maupassant, et j’ai quand même voulu devenir journaliste.

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J’ai lu « Une vie » de Simone Veil, et j’ai compris comment les mots peuvent nous toucher en plein cœur, nous faire pleurer, et comment ils peuvent être le rempart intellectuel aux pires humanités.

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N’avez-vous jamais entendu : il faut lire pour avoir un esprit critique, lire pour ne pas être les idiots du monde ?

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Lire pour vaincre la bêtise, lire pour guérir les maux, lire pour comprendre notre monde, lire pour être plus fort, lire pour s’éduquer, lire pour savoir aimer, lire pour comprendre l’autre.

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Et ne jamais s’arrêter, lire un peu tous les jours, lire toujours avant de dormir, lire jusqu’à avoir mal aux yeux, faire des nuits blanches, être fatigué, ne pas aller en cours... ! Mais au moins on aura lu, et vécu !

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Bien entendu, il est difficile de s’y mettre. Mais comme le disait si bien Jean D’Ormesson dans une interview au Temps « Ce que j’aime le plus avec les livres, c’est le ski. Mais il faut apprendre à skier. Tant que vous ne savez pas skier, vous ne vous amusez pas beaucoup. Une fois que vous maîtrisez, vous vous amusez à la folie. (...) Vous commencez par lire Arsène Lupin. Et vous finissez par Flaubert et Proust, en essayant d’éviter Sartre. Sauf Les Mots. ».

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Moi aussi, j’aime beaucoup Les Mots.

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Marie Boyer - Rédactrice en chef de La Tribune Montesquieu

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