Australie, des arbres au service de l'économie
Par M.Strauss
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Dans le cadre de la campagne visant à atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris, le gouvernement australien se prépare à planter un milliard d’arbres d’ici 2050.
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Alors que bien des Etats dans le monde pratiquent encore aujourd’hui une déforestation massive, le Premier ministre australien, Scott Morrison, a fait quant à lui le choix d’une reforestation salvatrice. En effet, durant les mois estivaux de janvier et février 2019, l’Australie a une nouvelle fois fait face à des températures records, allant jusqu’à 50°C. Une telle sécheresse est nuisible pour la sphère réelle de l’économie et notamment pour le secteur agricole où le bétail meurt du fait de températures bien trop hautes. C’est un peu moins de 1,6 milliards de dollars australiens (AUD), soit environ 1 milliard d’euros, que le gouvernement australien devra débourser pour faire face à cette catastrophe climatique.
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Outre un bilan économique désastreux, c’est véritablement la conscience écologique qui guide l’esprit vert du gouvernement australien. Canberra précise que le projet se poursuivra jusqu’en 2050 et entend éliminer 18 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an d’ici 2030. L’Australie produit actuellement plus de 500 millions de tonnes en dioxyde de carbone équivalent par an, un chiffre colossal que le Premier ministre actuel veut impérativement réduire.
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Une nouvelle politique climatique et un nouvel air pour l’économie réelle
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Scott Morrisson a annoncé que les drones et l’intelligence artificielle seraient mis à contribution pour replanter des arbres brûlés dans les feux de forêt. De même, les centres forestiers régionaux prévoient également de soutenir les emplois dans ce secteur particulier qui contribue à l’économie nationale à hauteur de plus de 16,4 milliards AUD. Le Premier Ministre ajoute que l’Australie atteindra aisément l’objectif de réduction des émissions de CO2 de 26 à 28 % par rapport aux émissions de 2005 à l’horizon 2030.
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En sus des bienfaits environnementaux liés à la plantation d’un milliard d’arbres, le Premier ministre précise que le projet créera davantage d’emplois pour les Australiens.« Je souhaiterais faire pousser plus d’arbres et créer plus d’emplois, c’est aussi simple que cela », a annoncé Scott Morrison. Le Chef du gouvernement australien poursuit en ajoutant que c’est une reconnaissance d’une Australie forte de sa foresterie, et qui tient compte des besoins en matière d’infrastructure et en matière d’emploi. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan forestier beaucoup plus vaste piloté par le sénateur de l’État de Tasmanie, Richard Colbeck.
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Des interrogations persistantes
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Selon un rapport de l’OCDE publié en janvier dernier, l’Australie pourrait voir cet objectif de réduction des émissions de GES compromis si Canberra n’intensifie pas ses efforts de lutte contre le changement climatique en modifiant sa politique économique structurelle en profondeur.
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Concrètement, l’importance du charbon pour l’économie australienne est un obstacle aux efforts sérieux visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone. Le pays tire encore environ les deux tiers de son énergie du carburant, qui est également le principal produit d’exportation. Les gouvernements régionaux font malgré tout des efforts pour assurer une transition écologique progressive en interdisant les projets de mine de charbon.
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À titre d’exemple, le projet de mine de charbon Rocky Hill avait déjà été rejeté par le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud en raison de son présumé effet négatif sur l’environnement et sur la collectivité locale. Toutefois, des associations de mines de charbon font appel de ce type de refus de l’exécutif australien. Les décisions des tribunaux du pays auront alors une conséquence plus que proportionnelle sur l’économie réelle australienne.
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