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Une mobilisation étudiante contre l'insécurité du campus bordelais

Par C. Ursenbach

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Le 7 décembre dernier, chaque étudiant a reçu un message de la part du président de l’Université de Bordeaux concernant la sécurité sur le secteur du campus de Doyen Brus faisant suite à un viol commis aux abords de l’arrêt de tram Doyen Brus fin novembre. Ce message a provoqué des réactions immédiates de la part de nombreux étudiants jugeant la réponse de l’Université insuffisante et inefficace face au climat d’insécurité régnant sur le campus. 

Les alentours de l’Université concernant le secteur Doyen Brus sont malheureusement connus pour être des lieux où des agressions se produisent depuis plusieurs décennies. Ce problème est dû en partie au manque d’éclairage. Lara Baranowski, étudiante en master Recherches littéraires, souligne que l‘ambiance du campus, et notamment dans le parking derrière Montaigne, n’est pas très rassurante le soir : ​« il manque des éclairages et le lieu est désert dès la tombée de la nuit».L​es alentours des résidences étudiantes sont aussi inquiétants. Noémie, résidant dans l’une d’elles, constate qu’ « il y a des endroits non éclairés entre ma résidence et le tram, notamment à proximité de l’IEP, ce qui n'est pas très rassurant quand je rentre chez moi seule dans la soirée».

L​’anxiété gagne peu à peu les étudiantes qui attendent une réponse réelle de l’Université afin de lutter contre ce climat d’insécurité grandissant. 

 

 

 

Une action en demie-teinte de l'Université 

L’Université, dans son mail adressé le 7 décembre dernier aux étudiants, préconisait

« de ne pas rentrer seule », « d’emprunter des chemins éclairés », « de rester concentrés et vigilants à son environnement ». ​Pire, il était suggéré de ​« taper à l’avance le 17 » sur le portable pour ​« pouvoir lancer très rapidement un appel en cas de difficulté ​».C​es surprenants conseils de prévention étaient accompagnés de promesses de réflexion concernant ​« des aménagements sécuritaires complémentaires ». Mais pour de nombreux étudiants, cette réponse est perçue comme inefficace et insuffisante. Lara la décrit comme ​« inadmissible, sachant que la zone est dangereuse depuis tant d'années, ce n'est pas de la responsabilité des filles qui y circulent ». 

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Photographee.eu

 

 

L’Université de Bordeaux essaye de réagir face à ce danger croissant autour du campus. Ainsi, dans un second mail datant du 21 décembre, la faculté indique que des mesures ont été prises, comme par exemple la mise en place de rondes de surveillance faites par des agents de sécurité le soir notamment aux horaires du dernier tram. De plus, l’Université indique qu’elle compte réaménager le campus notamment en améliorant l’éclairage. Une réponse à la mobilisation importante menée par les étudiants qui ont réussi à faire entendre leurs revendications. 

 

 

 

Une mobilisation étudiante contestant une action insuffisante de l'Université

Mais dès la réception du mail d’information du président de l’Université, des voix étudiantes se sont élevées sur les réseaux sociaux. Une pétition a été créée réunissant plus de 15 000 signatures. La pétition se nomme ​« Pour une vraie lutte contre les agressions sexuelles sur le campus bordelais » puisqu’elle s’adresse à l’administration de l’Université. En effet, l’une des revendications des étudiants est le manque d’action de l’Université. Lara affirme que ​« ce n’est même pas au niveau de l’action mais de la reconnaissance » de la part de l’Université qu’il y a un problème. Les mails de l’Université sont jugés insuffisants. Face à cette situation, les étudiants se mobilisent avec le soutien d’associations bordelaises et étudiantes comme Sexprimons Nous, NousToutes 33 étudiant.e.s, Solidaires Etudiant-e-s, Stop Harcèlement de Rue Bordeaux et les Campusciennes. 

 

 

 

Ces associations se sont toutes réunies dans un communiqué commun afin de demander à l’Université mais aussi aux mairies de Talence et de Pessac, au SIGDU (Service Inter-établissements de Gestion du Domaine Universitaire), à Bordeaux Métropole et au CROUS de prendre ​« des mesures concrètes pour mettre définitivement un terme à ces agressions ». En outre, il est demandé un réaménagement des lieux de passage du campus notamment en matière d'éclairage, et de réaménagement des chemins. Mais aussi une plus grande fréquence de bus de nuit reliant le campus au centre-ville, ou encore la mise en place d'une politique de lutte contre la culture du viol. Afin de se faire entendre davantage, elles ont organisé une marche de nuit le mercredi 19 décembre, réunissant sur l'évènement des centaines de personnes. Les étudiants semblent se sentir plus que jamais concernés par leur sécurité au sein du campus. 

 

 

 

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