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Thérapie par le roman

Par A.Pasternatzky

 

Mary, jeune violoniste allemande, vient d’arriver à Paris, à la recherche de l’aventure de sa vie. Elle l’imaginait rythmée aux notes de son violon, dans les rues de la capitale. C’est son amour pour Popeye, rencontré dans le métro, qui deviendra l’hymne passionnel de son âme. Dans un monde où Paris est privé de son art, où la censure règne, où les catacombes sont devenus le refuge des artistes perdus, Mary et Popeye s’aiment, sans même se connaître. Jusqu’au jour où Max refait surface et entraîne le jeune homme dans une série de braquages, de laquelle il n’arrivera à sortir que pour s’enfuir avec Mary, qu’il avait laissé seule tout le temps durant.

 

A Paris coule la mer du Nord, le premier roman d’Astrid Monet est publié aux Éditions Les Chemins du Hasard, et disponible en librairie depuis le 4 octobre. Un roman contemporain, un roman noir et poétique avec des personnages attachants, où l’auteur nous livre leur passé au fil de l’histoire.  

 

Les personnages de roman: leçon de psychologie

 

Leur passion, nous l’avons tous ressenti un jour: ce regard, cette fougue, ce feu intérieur qui anime au toucher de l’autre. Mary et Popeye, qui s’embrassent et font l’amour ardemment, vivent de leur passion. Pourtant, il l’abandonne pour partir 3 mois à l’aventure avec Max, la sachant seule à Paris. Peut-il se revendiquer amoureux de Mary ?

Si ces deux amants ne sont que fiction, il ont pris vie par la plume d’un auteur qui leur a donné un passé, un présent et un futur qui ne demande qu’à être découvert au fil des pages. Ils ont des expériences, des goûts, des aspirations et comme nous, une psychologie. Mary et Popeye, par leur fougue, offrent au lecteur une réflexion sur l’amour et la passion.

 

L’amour et la passion sont des dominantes figurantes parmi les questions existentielles de l’humain. Freud disait « que nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons ». Or, c’est l’étymologie grecque du mot passion « Pati » qui est traduit par le verbe souffrir, pas le verbe aimer.  Quelle différence ?

Le psycho-sociologue Rubin dans les années 70 s’interroge sur la notion d’amour et en tire trois composantes : l’attachement, la préoccupation de l’autre et le sentiment d’exclusivité. Ces notions sont placées sous l’égide de la bienveillance et du don de soi. L’amour, c’est ce sentiment réciproque, cette étoile du berger qui permet de regarder dans la même direction. L’amour nécessite une profonde connaissance de l’autre, aimer prend tout son sens dès lors qu’il concerne autant le parfait que le perfectible chez l’autre.

 

La passion, une projection égocentrique de l’amour, la satisfaction stimulante de plaire et recevoir. Physique et/ou intellectuelle, elle se définit par l’image que l’autre nous renvoie de nous-même, par les failles émotionnelles que l’autre parvient à combler. C’est le narcissisme de cette pulsion qui peut faire souffrir tant elle est malsaine. Cette dichotomie incarne l’histoire peu commune qui lie les deux protagonistes.

 

Mary est passionnée par Popeye puisqu’il la sauve de sa solitude dans cette capitale privée de musique, Popeye est passionné par Mary puisqu’elle est sa porte de sortie vers une vie meilleure. Ils se connaissent trop peu pour s’aimer, ils se désirent et s’apportent suffisamment pour être passionnés. Plus tard, lorsque la fougue aura disparu et qu’ils auront connu le meilleur et le pire, lorsque le quotidien aura repris sa place alors peut être, cette passion deviendra de l’amour.

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